Interview d'experts - Le point de vue de Marie-Paule Noël,
Associée chez Jeausserand Audouard,
sur le financement obligataire des PME

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Quels sont les avantages pour la PME de croissance d’avoir recours au financement obligataire ?

Je dirais qu’il y en a plusieurs. Tout d’abord, en tant qu’avocat, je constate que la documentation elle-même est beaucoup plus souple que les documentations bancaires ; les banques ont leurs propres standards de marché et ont pour pratique de syndiquer. Elles ne peuvent donc pas trop s’écarter de la pratique acceptée sur le marché. A l’inverse, en dette obligataire, nous allons souvent nous retrouver avec un seul interlocuteur qui va rarement syndiquer, ce qui va nous laisser une marge de manœuvre sur la documentation beaucoup plus grande pour l’adapter vraiment aux besoins de l’entreprise, ce qui est quand même très appréciable.

Il y a aussi, par ailleurs, la caractéristique même de la dette obligataire qui est le remboursement in fine qui peut évidemment aider les entreprises dans leur développement même si on constate que l’amortissable se développe. Comme je disais, ce qui est aussi intéressant pour nos clients, c’est d’avoir cet interlocuteur unique, le même fonds en face de lui pendant toute la durée de son financement.

Je dirais enfin, au vu des discussions que j’ai pu avoir avec mes clients et avec leur fonds de dette, que les fonds de dettes souvent coexistent avec des fonds de capital- risques qui ont pour pratique d’entrer au capital des sociétés dans lesquelles ils investissent ; ainsi, les fonds de dettes bénéficient de la connaissance des autres fonds de leur secteur, permettant à nos clients de profiter des synergies éventuelles avec les autres entreprises dans lesquelles ils ont des investissements. Il y a donc aussi un aspect conseil que le fonds de dette apporte, que la banque n’apporterait pas forcément, qui est très intéressant pour nos clients.

Quel était le contexte des opérations de financements en dette privée de vos clients PME ?

C’est là où c’est intéressant, c’est très varié. Très récemment, nous avons financé par la dette obligataire une opération de croissance externe. On finance aussi de plus en plus de MBO avec de la dette obligataire et ce qui est aussi intéressant dans le programme auquel je pense, est que nous avons mis une dette d’acquisition qui permettait de sortir le sponsor et avons également mis en place un programme obligataire permettant de financer la croissance externe.

On se rend compte que finalement le financement obligataire aujourd’hui peut intervenir pour différents types de projets en fonction des besoins du client, et ce qui le rend très attractif.

Comment le marché de la dette privée obligataire va-t-il évoluer dans les prochaines années ?

De façon assez positive : je pense que c’est un marché qui est voué à se développer énormément, de par la variété des projets qu’il finance. C’est une vraie réponse à un besoin de financement d’une entreprise en complément des banques ; et il y a énormément de liquidité aussi, autrement dit il y a une vraie demande de la part des fonds de dettes de financer des projets.

Ceci va permettre d’apporter des jolies réponses aussi à des besoins de financement dans les entreprises, étant donné qu’il y a beaucoup de liquidité, les fonds vont essayer de financer le plus de projets possibles et vont certainement être très créatifs sur les solutions à proposer aux entreprises. Et en effet ce qui est aussi très intéressant c’est que ces types de dettes peuvent être de montants très variés pour accompagner tout type d’acteur, tout type de projets. Je pense donc que c’est un secteur qui est voué à se développer.

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