Le financement des PME par dette privée #3 : Utilisations

La dette privée, déjà très utilisée à l’étranger (notamment aux UK et en Allemagne), et, en France, dans les grandes entreprises, a vocation, au regard de ses conditions de mise en place relativement simples et de ses caractéristiques, à se développer pour les PME françaises. En effet, elle permet de financer la croissance et le développement de celles-ci, dans le cadre de projets traditionnellement non couverts par le bancaire. Illustrations.

Croissance interne

La dette privée est une solution adaptée pour financer des besoins liés à la croissance interne de la PME, tels que :

  • des projets immatériels comme la recherche et le développement, traditionnellement non financés par le bancaire
  • le financement ou le (re)financement d’actifs, matériels (comme les outils de production ou tout outillage) , ou même immatériels, comme des logiciels
  • le développement organique, par l’investissement dans l’humain (embauche de nouveaux salariés), des actions marketing ou d’innovation (dépenses IT par exemple)

Croissance externe

La dette privée se révèle être également une solution pour financer des besoins liés à la croissance externe de la PME, telles que des opérations de rachat d’autres entités ou branches, dans lesquelles le financement par la dette viendra utilement compléter un financement bancaire et equity (cas des financements « mezzanine » ou « unitranche », voir sur ce point notre article sur les typologies de dettes privées ici).

Les opérations de transmission

Enfin, hypothèse moins connue mais dans laquelle elle peut être tout aussi efficace, la dette privée peut être utilisée comme complément dans le cadre d’opérations de transmission du capital :

  • Rachat par des salariés de la PME (MBOManagement Buy Out), dans les cas les plus fréquents par le Management : Bien souvent, les repreneurs salariés ne disposent pas des fonds propres nécessaires pour financer leur rachat et doivent faire appel à des partenaires financiers externes. Le financement, supporté par une holding créée pour les besoins de l’opération, peut combiner plusieurs composantes, emprunt bancaire classique (« dette senior ») mais également dette privée « mezzanine », qui se révèle être un instrument de quasi capital. La composante dette privée du financement, remboursée in fine, permet de préserver les cash flow de la PME, dont les bénéfices sont supposés permettre de rembourser l’emprunt. Le MBO est particulièrement adapté dans le cadre d’une opération de succession par des dirigeants d’une PME familiale, en préservant la continuité grâce au management en place.
  • MBI – Management Buy In, variante dans laquelle la transmission intervient au profit d’acheteurs étrangers à la PME : comme dans l’hypothèse précédente, une holding de reprise est créée, qui a vocation à contracter l’opération de financement, combinant equity et dette privée.
  • OBO – Owner Buy Out, rachat par les fondateurs/dirigeants d’une part minoritaire du capital : Ce type d’opération, tout à fait finançable par le recours à la dette privée, permet d’assurer une sortie à certains actionnaires minoritaires (business angels ou fonds Tepa ISF par exemple), tout en reluant les fondateurs dans le capital de la société holding créée pour les besoins de l’opération. Elle peut aussi être l’occasion d’associer certains dirigeants/managers non fondateurs, en raison de leur rôle important au sein de l’entreprise, en leur permettant de prendre une part du capital.

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